Maman ne peut pas décrocher d’instagram,ton biberon attendra

Les médecins du centre médical de Boston, spécialisé dans la pédiatrie et le soutien à la parentalité, ont mené une expérience aux résultats assez édifiants, résumés dans un très intéressant article du Time. Les chercheurs sont allés s’asseoir dans plusieurs fast-food et ont observé 55 groupes composés d’un adulte accompagné d’au moins un enfant. L’objectif était de quantifier la fréquence avec laquelle les parents utilisaient leur smartphone et le résultat sur leurs interactions avec leurs enfants.

On connaît la très forte attraction des petits pour les écrans. Ces derniers se révèlent tout aussi hypnotiques pour leurs géniteurs. L’étude décrit une succession de saynètes qui font rire jaune. Un enfant qui essaie désespérément d’obtenir de sa mère qu’elle lève les yeux de sa tablette, sans y parvenir un seul instant. Une femme qui balance son enfant sous la table en réponse à ses tentatives réitérées d’attirer son attention pendant qu’elle pianote sur son téléphone. Un père qui répond d’un ton irrité et expéditif aux efforts successifs de son fils de l’extraire de son appli. Les auteurs décrivent des enfants se mettant à chanter à voix très haute ou attrapant le visage de l’adulte pour le détourner de l’écran.

Les spécialistes américains tirent donc la sonnette d’alarme, s’inquiétant de l’impact des écrans non seulement sur les enfants mais sur les capacités de leurs parents à être à la hauteur de leur rôle. Les interactions parents-enfants sont capitales pour le développement des petits, de leurs compétences cognitives, émotionnelles et sociales. L’omniprésence des écrans (et des alertes en tout genre) pourrait avoir des effets très négatifs sur la fonction parentale. Les experts estiment que certains moments ou certaines pièces de la maison devraient être sanctuarisés, c’est-à dire exempts de toute présence digitale : le salon ou la cuisine au moment du dîner, par exemple.